109. Temptations

Papa was a rolling stone, The Temptations. L'une des chansons dans le plus pur style motown. Mon adolescence se peuplait déjà de yeux, lèvres, sourires, soupçons, frôlements, frissons, spéculations, attentes et angoises... oui, mais aussi de sensations, de premières caresses, de premiers baisers, de premièrs accolades,... et des premières perplexités, déceptions, ravissements, détachaments,...

Ah! La mémoire des émotions liées à la sensualité et à la sexualité qui s'éveille dans le contact et la présence de l'autre.

Et tout cela illuminé par la pénombre des lumières rouges des discos ou des lumières branlants des boums effrenés.

L'apparition de l'autre, quelle trouvée! les mains exploratrices, les regards incitateurs et curieux, l'haleine chaude sur le cou, la timidité hardie,..

La danse, surtout, la danse; les hanches comme bateaux oscillants aux sentines pleines de plaisants cadeaux... lascifs. La sueur des foules sessions de danse sans arrêt, la sueur lubrique des désirs déchainés, la sueur lénitive des désirs insatisfaits, la sueur d'adolescents anxieux, la collante sueur des femelles en chaleur et des mâles en rut. La danse libératrice, cette liturgie du corps qui cherche la fusion avec le rythme de l'autre, le rythme d'un universe qui s'exprime au moyen de mouvements rythmés,... la grande copulation des êtres vivants!

Ah! sweets Temptations... J'ai été toujours un rolling stone embusqué reniflant l'air...